La Coordination rurale reçue à l’Elysée Bernard Lannes (CR) : « Ce défilé de tracteurs Fnsea/JA est une mascarade »
Une délégation de la Coordination rurale a été reçue mercredi 2 septembre 2015 en milieu d’après-midi par le chef de l’Etat. Face à François Hollande, Bernard Lannes, le président du syndicat a dénoncé le « défilé de la Fnsea et JA » pour obtenir un soutien français, « alors que les solutions sont à Bruxelles ».
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Terre-net.fr : Qu’avez-vous demandé au président de la République ?
Bernard Lannes : Avant de présenter nos revendications, nous avons expliqué à François Hollande que le blocage de Paris par la Fnsea et JA ce jeudi 3 septembre renvoie une image catastrophique pour l’agriculture française à l’égard des citoyens. C’est une image catastrophique pour lui aussi car les Français vont croire qu’il suffit de bloquer Paris pour obtenir des milliards d’euros.
Ce grand rassemblement parfaitement orchestré se sert de la détresse des éleveurs pour faire penser que la Fnsea est encore un syndicat qui défend les agriculteurs, alors qu’en réalité, elle a largement contribué aux orientations politiques qui nous ont menées droit dans le mur. Ce jeudi 3 septembre, Hollande verra un convoi de tracteurs bretons subventionnés par l’agroalimentaire ou les pétroliers. C’est ça la réalité !
Ce qui est important pour nous, c’est le conseil européen des ministres de l’Agriculture lundi 7 septembre à Bruxelles. La CR sera présente avec l’Emb car c’est à Bruxelles que tout se joue, et non pas à Paris.
Terre-net.fr : Et qu’en est-il de vos revendications ?
Bernard Lannes : L’urgence pour l’élevage est d’octroyer une année blanche, c’est-à-dire un report total des annuités d’emprunt de 2015 en fin de tableau d’amortissement.
A plus long terme, les solutions ne sont pas françaises mais européennes. Remettre de l’argent sans changer le système, ça ne servira qu’à repousser l’échéance. L’Europe doit mettre en place des outils de régulation. Stéphane Le Foll doit absolument faire pression auprès de Phil Hogan, avec les autres pays qui se rendent compte eux-aussi, que la situation ne peut pas se prolonger ni se reproduire.
Il faut également mettre en œuvre une réforme drastique de la Pac qui rende impossible la vente à perte pour les agriculteurs. C’est une demande symbolique mais qui a beaucoup de sens.
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